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Charges locatives récupérables

Dépenses liées à l’usage courant du logement et de l’immeuble (eau, chauffage collectif, électricité des communs, entretien, ascenseur) que le bailleur peut refacturer au locataire.

Définition détaillée des charges locatives récupérables

Les charges locatives récupérables (ou « charges récupérables ») sont les dépenses engagées par le propriétaire bailleur pour l’usage courant du logement et de l’immeuble, que celui-ci est autorisé à refacturer au locataire. Elles correspondent à des services, consommations et entretiens dont le locataire bénéficie directement : eau froide et/ou chaude, chauffage collectif, électricité des parties communes, entretien courant des équipements et des parties communes, petites réparations liées à l’usage, ascenseur, espaces verts, enlèvement des ordures ménagères, etc.


Leur périmètre est strictement encadré par la réglementation (liste limitative issue du décret du 26 août 1987) afin d’éviter tout transfert indu de charges structurelles vers le locataire. En pratique, on parle de dépenses d’usage par opposition aux grands travaux et frais de gestion qui restent à la charge du bailleur.

Dans un bail d’habitation (location nue ou meublée), ces charges sont généralement versées au réel sous forme de provisions mensuelles puis régularisées une fois par an sur présentation d’un décompte. En meublé, le bail peut prévoir un forfait de charges (non régularisé), à condition qu’il ne couvre que des postes récupérables et reste raisonnable au regard des dépenses habituelles.

À ne pas confondre avec les charges non récupérables (gros entretien, modernisations lourdes, honoraires de gestion non imputables, etc.) qui demeurent définitivement à la charge du propriétaire. Ici, nous nous concentrons sur les charges récupérables, afin d’éviter tout doublon de contenu avec votre autre article dédié aux charges non récupérables.

Importance et rôle des charges récupérables en immobilier

1) Un pilier de la gestion locative et de la relation bailleur–locataire

Les charges récupérables structurent la vie quotidienne de l’immeuble (propreté, éclairage, fonctionnement des équipements). Bien paramétrées, elles préservent l’équilibre entre qualité de service et coût pour le locataire. Mal calibrées, elles engendrent tensions et incompréhensions lors de la régularisation annuelle. La transparence des postes et des justificatifs limite les litiges et renforce la confiance contractuelle.

2) Un impact direct sur le cashflow et le rendement net

Du point de vue de l’investissement locatif, un niveau de provisions trop bas conduit à des compléments importants à réclamer, avec un risque d’impayés ; trop élevé, il pèse artificiellement sur le taux d’effort du locataire et nuit à l’attractivité du bien. Le bailleur doit viser un juste milieu : provisions réalistes, régularisation fluide, communication claire. Cette discipline contribue à la stabilité des encaissements et à la préservation du cashflow.

3) Un enjeu de conformité juridique

La liste étant limitative, tout poste « hors champ » imputé au locataire s’expose à une contestation fondée. D’où l’importance de distinguer finement l’entretien courant (récupérable) des travaux d’amélioration ou de remplacement lourd (non récupérables). Une régularisation conforme et documentée réduit fortement le risque de contentieux.

4) Un levier de valorisation d’usage

Des charges bien pilotées soutiennent la qualité perçue du bien : parties communes propres et éclairées, ascenseur entretenu, espaces verts soignés. Cette qualité d’usage participe à la fidélisation des occupants et limite la vacance, avec un effet positif indirect sur la valeur locative.

Cas pratiques et exemples chiffrés

Cas n°1 – Chauffage collectif, eau et services communs

Contexte : T2 de 45 m² en copropriété avec chauffage collectif. Provisions mensuelles sur charges : 90 €.

Dépenses annuelles (quote-part du lot) :

  • Chauffage collectif + eau chaude : 650 €
  • Eau froide + électricité des communs : 260 €
  • Entretien ascenseur (visites périodiques, petites pièces) : 120 €
  • Ménage + consommables parties communes : 180 €
  • Enlèvement des ordures ménagères (composante récupérable) : 110 €


Total récupérable : 1 320 €
Provisions versées : 90 × 12 = 1 080 €
Régularisation : +240 € à demander au locataire, avec décompte détaillé et justificatifs disponibles à la consultation.

Cas n°2 – Ascenseur : entretien vs remplacement

  • Récupérables : électricité, entretien courant (graissage, contrôles, petites réparations), dépannage sans remplacement d’ensemble.
  • Non récupérable (à la charge du bailleur, mentionné ici pour délimiter le périmètre) : modernisation lourde, remplacement de la machinerie ou de la cabine.

Exemple : contrat d’entretien annuel 1 800 € (récupérable) ; remplacement complet 12 000 € (non récupérable) – à ne pas refacturer.

Cas n°3 – Location meublée au forfait de charges

Bail meublé avec forfait de 70 €/mois. Le forfait n’est pas régularisé, mais il doit rester cohérent avec les dépenses courantes réellement supportées par le bailleur (eau, électricité des communs, ménage, ascenseur, etc.). Si le forfait englobe des postes non récupérables ou est manifestement disproportionné, il peut être contesté.

Cas n°4 – Eau et fuites

Récupérables : eau privative (compteur individuel ou répartiteur), eau des parties communes, produits d’entretien, petites réparations sur équipements communs.
Illustration : une surconsommation anormale révèle une fuite privative ; selon l’origine et la responsabilité, la part liée à l’usage du locataire peut rester à sa charge, tandis que les réparations lourdes sur réseau commun ne sont pas récupérables. D’où l’intérêt de relevés périodiques et d’une information proactive.

Cas n°5 – Simulation d’impact sur la trésorerie

Hypothèses :

  • Loyers hors charges : 9 600 €/an
  • Charges récupérables « normales » : 1 300 €/an
  • Provisions appelées : 1 100 €/an
    Effet : régularisation de +200 € à demander. Si le bailleur avait surestimé à 1 600 €/an, il aurait dû rembourser 300 €. L’objectif est d’éviter les écarts répétés, sources d’insatisfaction et de friction administrative.

Impact fiscal, juridique ou pratique

Cadre juridique (principes généraux)

  • Les charges récupérables sont définies par une liste réglementaire limitative (décret du 26 août 1987).
  • Le bail d’habitation précise le mode de règlement : au réel (provisions + régularisation) ou au forfait (meublé).
  • Le bailleur doit présenter un décompte annuel et tenir les pièces justificatives à la disposition du locataire (factures, contrats de maintenance, relevés de compteurs, appels de fonds).
  • Les loyers et charges se réclament en principe dans un délai de trois ans (prescription de droit commun en matière locative).

Incidences pratiques de gestion

  • Budgéter par familles de postes (énergie, eau, parties communes, ascenseur, espaces verts) et actualiser chaque année.
  • Vérifier régulièrement le règlement de copropriété et les procès-verbaux d’assemblée générale pour anticiper les changements d’organisation (nouveau contrat de ménage, ajustement de la quote-part, etc.).
  • Tracer les répartitions (tableaux, clés de répartition, tantièmes) et archiver les pièces.
  • En meublé au forfait, rester vigilant : pas de régularisation possible, donc calibrage nécessaire dès la signature.

Aspects fiscaux (informations générales, non personnalisées)

  • En location nue au régime réel, les charges non récupérées (par exemple en raison d’une vacance ou d’un impayé) ainsi que certaines dépenses d’entretien et de réparation sont en principe déductibles des revenus fonciers, sous conditions de qualification comptable et fiscale.
  • En LMNP/LMP, les charges entrent dans le résultat BIC ; selon la nature, elles sont déduites ou amorties.

Ces éléments sont généraux : la qualification exacte (entretien, réparation, amélioration) détermine le traitement fiscal. Pour un arbitrage sécurisé, rapprochez-vous d’un professionnel.

Tableau récapitulatif (principaux postes récupérables)

Principales charges locatives récupérables (périmètre d’usage courant)
Famille Dépenses récupérables (exemples) Limite à connaître (non récup.) Bonnes pratiques
Ascenseur & monte-charges Électricité, visites périodiques, graissage, réglages, petites pièces, dépannage sans remplacement d’ensemble. Modernisation lourde, remplacement de machinerie/cabine, mises aux normes structurelles. Contrat détaillé Distinguer entretien courant vs travaux lourds.
Eau & chauffage collectif Eau privative/commune, énergie, entretien courant des installations, purge/réglages, contrôles périodiques. Remplacement complet de chaudière, isolation/modernisation des réseaux. Suivi conso Relevés réguliers, détection fuites, clés de répartition claires.
Électricité & parties communes Éclairage des communs, minuterie, produits et consommables de ménage, petites réparations d’entretien. Ravalement, reprise structurelle, rénovations lourdes des communs. Traçabilité Factures ventilées par poste, périmètre de ménage défini.
Espaces extérieurs Tonte, taille, désherbage, arrosage, entretien courant du mobilier léger. Création d’aménagements, replantations importantes, ouvrages lourds. Calendrier Planifier les passages et mesurer la surface entretenue.
Équipements communs Contrôles et menues réparations : interphone, VMC, antenne, ventilation, extincteurs (consommables). Remplacement complet d’équipement, mise à niveau importante. Inventaire Listez les équipements et leurs cycles d’entretien.
Ordures ménagères Collecte et traitement (part récupérable), sacs/consommables associés. Autres taxes non listées, frais d’aménagement lourd des locaux OM. Répartition Vérifier bases et tantièmes utilisés.

Tableau indicatif : se limite aux dépenses d’usage courant refacturables au locataire. Toujours séparer charges récupérables et non récupérables.

FAQ

Quelles sont les charges récupérables les plus fréquentes ?

Celles liées à l’usage courant : eau (privative et des communs), chauffage collectif, électricité des parties communes, ménage et consommables, entretien courant des équipements (ascenseur, VMC, interphone), espaces verts, collecte des ordures ménagères. Leur périmètre est borné par une liste limitative.

Comment bien calibrer les provisions sur charges ?

Additionnez les dépenses récupérables de l’exercice précédent attribuables au lot, tenez compte des saisonnalités (chauffage) et des évolutions contractuelles (renouvellement d’un contrat d’entretien, hausse d’énergie). Fixez des provisions mensuelles cohérentes puis régularisez annuellement en joignant un décompte clair.

Le forfait de charges en meublé évite-t-il toute régularisation ?

Oui, mais il impose d’être juste dès l’origine : le forfait doit se limiter aux postes récupérables et rester raisonnable. Un forfait manifestement excessif ou incluant des dépenses non récupérables peut être contesté.

Quelles pièces fournir lors de la régularisation annuelle ?

Un décompte détaillé poste par poste et la mise à disposition des justificatifs (factures, contrats d’entretien, relevés de compteurs, appels de fonds). Informez le locataire en amont de la régularisation pour faciliter la lecture et les échanges.

Quelle est la prescription pour réclamer des charges impayées ?

En règle générale, les loyers et charges se réclament pendant trois ans. Au-delà, la créance peut être prescrite (sauf cas particuliers). D’où l’intérêt de régulariser chaque année et de documenter soigneusement.

Charges locatives récupérables

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